Archives de catégorie : Mémoires et Histoire
« Créer, c’est résister. Résister, c’est créer » – On vous fait un dessin
« Crise actuelle, crise des années 30 : quels parallèles? »
Une conférence d’Annie Lacroix-Riz, professeur émérite d’Histoire Contemporaine à l’Université Paris 7, donnée à l’initiative du Parti de Gauche de la 5ème circonscription de l’Essonne, membre du Front de Gauche. 29 novembre 2012, Bures sur Yvette (91).
Du même auteur
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Honneur des gueules noires : Mineurs Grévistes de 1948
CHRISTIAN LESCUREUX, militant PCF, nous parle des fusillés de la Citadelle d’Arras
« Les fusillés », un dictionnaire historique où l’on évoque les fossés de la Citadelle.
Paru début mai, « 1940 – 1944, les fusillés » est une synthèse historique de taille. Un dictionnaire de près de 2 000 pages consacré à la biographie d’une partie des fusillés (la liste est tellement longue et les recherches se poursuivent).
Christian Lescureux, de Saint-Laurent-Blangy, a collaboré à la rédaction.
Arrageois, Christian Lescureux s’est attaché notamment à évoquer l’histoire des fusillés de la Citadelle, victimes de la barbarie nazie, et bien souvent d’une police collaborationniste.
« C’est ce qui m’a le plus surpris dans mes recherches. Pour les fusilles de la Citadelle, ce n’est pas difficile. Les Allemands notaient tout et on trouve même les comptes rendus d’interrogatoires aux Archives départementales. Bien sûr, il faut lire ces documents sans penser qu’ils disent toute la vérité. »
Christian Lescureux tend un procès-verbal de la police Lensoise. C’est celui de l’interrogatoire de Pennequin le 24 mars 1944 à Arras. Arrêté alors qu’il était en possession d’une fausse carte d’identité, il sera livré aux Allemands puis fusillé à la Citadelle.
« Beaucoup ont été arrêtés par la police française, notamment les communistes, le parti était interdit. Les Allemands ont aussi bénéficié des listes de communistes dressées par la police. ».
Christian nous montre celle d’Arras, de Billy- Montigny. « Ce qui m’a marqué aussi c’est cette évidence : tous les fusilles le la Citadelle ou presque ont été torturés. Il y avait la maison blanche a l’angle de la préfecture, les caves de 1’ancien hôtel du Commerce, rue Ronville et Bricquet-Taillandier, et une maison, rue Faidherbe où œuvrait la Gestapo ».
Un journaliste anglais a fait la description d’une salle découverte en 1944 : il y avait des endroits ou l’on clouait les gens au mur, des presses pour écraser les têtes… ••
Beaucoup de ces fusillés étaient de jeunes garçons.
L’homme a travaillé dix ans sur la question et aura retracé la biographie de soixante-quinze des fusillés des 130 exécutés sur place dans le département. « J’avais 14 ans en 1940. Mon école se situait près du parking du Palais-Saint-Vaast, rue Albert-1″, là où l’armée avait, ces dernières années son centre de recrutement (CIRAT). Nous savions qu’il y avait des fusillés. Il y avait les affiches et puis parfois, les cercueils de bois blanc fournis par la municipalité, entreposés là avant les exécutions, dans ce qui devenu un parking.
J’ai eu Guy Mollet comme prof et Pierre Baudel, qui fut lui aussi fusillé. Mais à l’époque seul un correspondant du journal clandestin « La Voix du Nord » affirmait avoir assisté à une exécution dans les fossés de la Citadelle. Nous avons tout découvert en 1944. ».
Du 21 août 1941 au 21 juillet 1944, 218 patriotes furent fusillés par les Allemands dans les fossés de la Citadelle d’Arras. Les fusillés appartenaient à neuf nationalités différentes. Les derniers furent enterrés à la va-vite sur place, en 1944. Les Arrageois trouveront les dépouilles à la Libération.
1940 • 1944, LES FUSILLÉS.
Ce livre réunit les biographies des fusillés en France entre 1940 et 1944. Ce dictionnaire a été rédigé par un collectif d’une centaine d’auteurs sous la direction d’historiens. 1952 pages,
30 €. Édition de L’Atelier
LE PATRONAT SOUS L’OCCUPATION
1948 – Mouvements et grèves
Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht
Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht — fils du fondateur du SPD Wilhelm Liebknecht — sont tous deux des membres importants de l’aile gauche du Parti social-démocrate d’Allemagne (SPD). Ils créent en 1916, une organisation d’opposition, suite à la décision du SPD de voter les crédits d’une guerre contre l’Empire russe le 1er août 1914. Au-delà de leur opposition à une guerre impérialiste, Luxemburg et Liebknecht soutiennent la nécessité de l’action révolutionnaire, là où la direction du SPD choisit de s’intégrer au processus parlementaire. En avril 1915, le groupe fait paraître une revue, Die Internationale, censurée dès la parution de son premier numéro. Ils font ensuite circuler clandestinement des publications politiques, comme le journal intitulé les Lettres de Spartacus (en allemand : Spartakusbriefen).
Les Spartakistes militent pour l’arrêt de la guerre, et pour le pouvoir aux conseils ouvriers. Liebknecht et Luxemburg sont incarcérés de 1916 à 1918 pour leur rôle dans une manifestation publique contre la guerre1 à Berlin. La révolution allemande de novembre 1918 renverse l’empereur allemand Guillaume II. Liebknecht déclare une république socialiste en Allemagne depuis le balcon du château impérial de Berlin en novembre 1918 — mais deux heures plus tôt le même jour, Philipp Scheidemann du SPD a lui aussi proclamé la république depuis le palais du Reichstag. En décembre 1918, la Ligue spartakiste crée avec d’autres groupes moins importants, le Parti communiste d’Allemagne (KPD). En janvier 1919, le KPD, associé aux socialistes indépendants, organise des manifestations de rue massives contre le gouvernement de Weimar, emmené par les centristes du SPD et dirigé par le chancelier Friedrich Ebert. Le gouvernement accuse l’opposition de planifier une grève générale et une révolution communiste à Berlin. Le soulèvement est rapidement écrasé par le gouvernement, avec l’aide des corps francs qui combattent aux côtés des forces régulières. Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht sont assassinés alors qu’ils sont retenus prisonniers. Cet assassinat marque la rupture définitive entre SPD et KPD.