JAURES AU PRESENT !!

Jean Léon Jaurès 0125 Juillet 1914 : à Vaise, l’ultime discours de Jaurès contre la guerre, cinq jours avant son assassinat
Publié le 25 juillet 2011

Cinq jours avant son assassinat, Jaurès vient à Lyon, le 25 Juillet 1914, aider Marius Moutet qui sollicite les électeurs de Vaise pour un mandat de député. Il vient donc le soutenir mais, dans son désarroi, notre tribun oublie cette tâche [1], pour crier le mélange de tristesse, d’angoisse et d’espérance qui l’étreint à la veille de la guerre : cette guerre qui se profile, et qui, il le sait, va écraser toute une jeunesse et avec elle une partie de l’espérance des peuples. Dans un souci pédagogique, Jean Jaurès expose à son auditoire certaines des causes du conflit mondial qui s’annonce, et l’engage à tout faire pour s’opposer à cette guerre. Cela va devenir un véritable texte de référence à contre-courant.
« Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage ! »
Voici donc le dernier discours de Jean Jaurès, et celui-ci fut prononcé dans une salle de Vaise pleine à craquer, salle au 51 de la rue de Bourgogne qui n’existe plus aujourd’hui ; il n’y a plus qu’une plaque pour le garder en mémoire.
Cinq jours après, Jaurès était assassiné au café du Croissant, à Paris. Trois jours plus tard, la guerre était déclarée… et les socialistes faisaient tout le contraire des propos qu’avait prônés Jaurès.
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« Citoyens,
Je veux vous dire ce soir que jamais nous n’avons été, que jamais depuis quarante ans l’Europe n’a été dans une situation plus menaçante et plus tragique que celle où nous sommes à l’heure où j’ai la responsabilité de vous adresser la parole.
Ah ! citoyens, je ne veux pas forcer les couleurs sombres du tableau, je ne veux pas dire que la rupture diplomatique dont nous avons eu la nouvelle il y a une demi-heure, entre l’Autriche et la Serbie, signifie nécessairement qu’une guerre entre l’Autriche et la Serbie va éclater et je ne dis pas que si la guerre éclate entre la Serbie et l’Autriche le conflit s’étendra nécessairement au reste de l’Europe, mais je dis que nous avons contre nous, contre la paix, contre la vie des hommes à l’heure actuelle, des chances terribles et contre lesquelles il faudra que les prolétaires de l’Europe tentent les efforts de solidarité suprême qu’ils pourront tenter.
Citoyens, la note que l’Autriche a adressée à la Serbie est pleine de menaces et si l’Autriche envahit le territoire slave, si les Germains, si la race germanique d’Autriche fait violence à ces Serbes qui sont une partie du monde slave et pour lesquels les slaves de Russie éprouvent une sympathie profonde, il y a à craindre et à prévoir que la Russie entrera dans le conflit, et si la Russie intervient pour défendre la Serbie, l’Autriche ayant devant elle deux adversaires, la Serbie et la Russie, invoquera le traité d’alliance qui l’unit à l’Allemagne et l’Allemagne fait savoir qu’elle se solidarisera avec l’Autriche. Et si le conflit ne restait pas entre l’Autriche et la Serbie, si la Russie s’en mêlait, l’Autriche verrait l’Allemagne prendre place sur les champs de bataille à ses côtés.
Mais alors, ce n’est plus seulement le traité d’alliance entre l’Autriche et l’Allemagne qui entre en jeu, c’est le traité secret mais dont on connaît les clauses essentielles, qui lie la Russie et la France et la Russie dira à la France : « J’ai contre moi deux adversaires, l’Allemagne et l’Autriche, j’ai le droit d’invoquer le traité qui nous lie, il faut que la France vienne prendre place à mes côtés. » A l’heure actuelle, nous sommes peut-être à la veille du jour où l’Autriche va se jeter sur les Serbes et alors l’Autriche et l’Allemagne se jetant sur les Serbes et les Russes, c’est l’Europe en feu, c’est le monde en feu.
Dans une heure aussi grave, aussi pleine de périls pour nous tous, pour toutes les patries, je ne veux pas m’attarder à chercher longuement les responsabilités. Nous avons les nôtres, Moutet l’a dit et j’atteste devant l’Histoire que nous les avions prévues, que nous les avions annoncées ; lorsque nous avons dit que pénétrer par la force, par les armes au Maroc, c’était ouvrir l’ère des ambitions, des convoitises et des conflits, on nous a dénoncés comme de mauvais Français et c’est nous qui avions le souci de la France.
Voilà, hélas ! notre part de responsabilités. Et elle se précise, si vous voulez bien songer que c’est la question de la Bosnie-Herzégovine qui est l’occasion de la lutte entre l’Autriche et la Serbie et que nous, Français, quand l’Autriche annexait la Bosnie-Herzégovine, nous n’avions pas le droit ni le moyen de lui opposer la moindre remontrance, parce que nous étions engagés au Maroc et que nous avions besoin de nous faire pardonner notre propre péché en pardonnant les péchés des autres.
Et alors notre ministre des Affaires étrangères disait à l’Autriche : « Nous vous passons la Bosnie-Herzégovine, a condition que vous nous passiez le Maroc » et nous promenions nos offres de pénitence de puissance en puissance, de nation en nation, et nous disions à l’Italie : « Tu peux aller en Tripolitaine, puisque je suis au Maroc, tu peux voler à l’autre bout de la rue, puisque moi j’ai volé à l’extrémité. »
Chaque peuple paraît à travers les rues de l’Europe avec sa petite torche à la main et maintenant voilà l’incendie. Eh bien ! citoyens, nous avons notre part de responsabilité, mais elle ne cache pas la responsabilité des autres et nous avons le droit et le devoir de dénoncer, d’une part, la sournoiserie et la brutalité de la diplomatie allemande, et, d’autre part, la duplicité de la diplomatie russe. Les Russes qui vont peut-être prendre parti pour les Serbes contre l’Autriche et qui vont dire : « Mon cœur de grand peuple slave ne supporte pas qu’on fasse violence au petit peuple slave de Serbie. » Oui, mais qui est-ce qui a frappé la Serbie au cœur ? Quand la Russie est intervenue dans les Balkans, en 1877, et quand elle a créé une Bulgarie, soi-disant indépendante, avec la pensée de mettre la main sur elle, elle a dit à l’Autriche : « Laisse-moi faire et je te confierai l’administration de la Bosnie-Herzégovine. » L’administration, vous comprenez ce que cela veut dire, entre diplomates, et du jour où l’Autriche-Hongrie a reçu l’ordre d’administrer la Bosnie-Herzégovine, elle n’a eu qu’une pensée, c’est de l’administrer au mieux de ses intérêts.
Dans l’entrevue que le ministre des Affaires étrangères russe a eu avec le ministre des Affaires étrangères de l’Autriche, la Russie a dit à l’Autriche : « Je t’autoriserai à annexer la Bosnie-Herzégovine à condition que tu me permettes d’établir un débouché sur la mer Noire, à proximité de Constantinople. » M. d’Ærenthal a fait un signe que la Russie a interprété comme un oui, et elle a autorisé l’Autriche à prendre la Bosnie-Herzégovine, puis quand la Bosnie-Herzégovine est entrée dans les poches de l’Autriche, elle a dit à l’Autriche : « C’est mon tour pour la mer Noire. » – « Quoi ? Qu’est-ce que je vous ai dit ? Rien du tout ! », et depuis c’est la brouille avec la Russie et l’Autriche, entre M. Iswolsky, ministre des Affaires étrangères de la Russie, et M. d’Ærenthal, ministre des Affaires étrangères de l’Autriche ; mais la Russie avait été la complice de l’Autriche pour livrer les Slaves de Bosnie-Herzégovine à l’Autriche-Hongrie et pour blesser au cœur les Slaves de Serbie. C’est ce qui l’engage dans les voies où elle est maintenant.
Si depuis trente ans, si depuis que l’Autriche a l’administration de la Bosnie-Herzégovine, elle avait fait du bien à ces peuples, il n’y aurait pas aujourd’hui de difficultés en Europe ; mais la cléricale Autriche tyrannisait la Bosnie-Herzégovine ; elle a voulu la convertir par force au catholicisme ; en la persécutant dans ses croyances, elle a soulevé le mécontentement de ces peuples.
La politique coloniale de la France, la politique sournoise de la Russie et la volonté brutale de l’Autriche ont contribué à créer l’état de choses horrible où nous sommes. L’Europe se débat comme dans un cauchemar.
Eh bien ! citoyens, dans l’obscurité qui nous environne, dans l’incertitude profonde où nous sommes de ce que sera demain, je ne veux prononcer aucune parole téméraire, j’espère encore malgré tout qu’en raison même de l’énormité du désastre dont nous sommes menacés, à la dernière minute, les gouvernements se ressaisiront et que nous n’aurons pas à frémir d’horreur à la pensée du cataclysme qu’entraînerait aujourd’hui pour les hommes une guerre européenne.
Vous avez vu la guerre des Balkans ; une armée presque entière a succombé soit sur le champ de bataille, soit dans les lits d’hôpitaux, une armée est partie à un chiffre de trois cent mille hommes, elle laisse dans la terre des champs de bataille, dans les fossés des chemins ou dans les lits d’hôpitaux infectés par le typhus cent mille hommes sur trois cent mille.
Songez à ce que serait le désastre pour l’Europe : ce ne serait plus, comme dans les Balkans, une armée de trois cent mille hommes, mais quatre, cinq et six armées de deux millions d’hommes. Quel massacre, quelles ruines, quelle barbarie ! Et voilà pourquoi, quand la nuée de l’orage est déjà sur nous, voilà pourquoi je veux espérer encore que le crime ne sera pas consommé.
Citoyens, si la tempête éclatait, tous, nous socialistes, nous aurons le souci de nous sauver le plus tôt possible du crime que les dirigeants auront commis et en attendant, s’il nous reste quelque chose, s’il nous reste quelques heures, nous redoublerons d’efforts pour prévenir la catastrophe. Déjà, dans le Vorwaerts, nos camarades socialistes d’Allemagne s’élèvent avec indignation contre la note de l’Autriche et je crois que notre bureau socialiste international est convoqué.
Quoi qu’il en soit, citoyens, et je dis ces choses avec une sorte de désespoir, il n’y a plus, au moment où nous sommes menacés de meurtre et, de sauvagerie, qu’une chance pour le maintien de la paix et le salut de la civilisation, c’est que le prolétariat rassemble toutes ses forces qui comptent un grand nombre de frères, Français, Anglais, Allemands, Italiens, Russes et que nous demandions à ces milliers d’hommes de s’unir pour que le battement unanime de leurs cœurs écarte l’horrible cauchemar.
J’aurais honte de moi-même, citoyens, s’il y avait parmi vous un seul qui puisse croire que je cherche à tourner au profit d’une victoire électorale, si précieuse qu’elle puisse être, le drame des événements. Mais j’ai le droit de vous dire que c’est notre devoir à nous, à vous tous, de ne pas négliger une seule occasion de montrer que vous êtes avec ce parti socialiste international qui représente à cette heure, sous l’orage, la seule promesse d’une possibilité de paix ou d’un rétablissement de la paix. »
Jean Jaurès
discours prononcé à Lyon-Vaise le 25 Juillet 1914
P.-S.
Jaurès a dit aussi : « Nous ne sortirons de l’iniquité qu’en sortant du capitalisme ! »
Plus d’indications sur la vie de Jean Jaurès
Paroles de « Jaurès » de Jacques Brel
Notes
[1] Peut-être que ce n’est pas un oubli, on ne le saura jamais…
En tout cas Jaurès et Moutet ne devaient pas avoir les mêmes idées sur la guerre.
En effet, c’est sur ordre du socialiste Marius Moutet, ministre des colonies du cabinet Ramadier, que des renforts de l’armée sont envoyés à Madagascar le 31 mars 1947 (jusqu’à 30.000 hommes) pour une opération punitive qui a fait plus de 300.000 morts !
Au cri de « mort aux cafards », des milliers de civils sont abattus ou massacrés à la baïonnette par l’armée française. La « pacification » de Madagascar est le grand oublié des massacres racistes coloniaux de l’après-guerre, la France y testant de nouvelles armes et sa stratégie anti-insurrectionnelle. La répression, visant à éliminer tout particulièrement les cadres malgaches, est féroce : exécutions sommaires, villages incendiés, suspects lâchés vivants d’un avion en vol sur leur village… Cette guerre, la famine et les épidémies dans les camps feront plus de 300.000 morts (contrairement aux chiffres, qui ne prennent pas tout en compte, dont on a parlés, lors de la visite de Chirac le 21 juillet 2005 à Madagascar).
C’est encore Marius Moutet, qui, envoyé à Hanoï par Léon Blum, le 2 janvier 1947, contrairement à sa mission, a refusé de rencontrer Hô Chi Minh, cédant à la pression de l’amiral d’Argenlieu, alors que venaient de s’ouvrir les hostilités de cette « sale guerre d’Indochine » appuyée par de Gaulle. Si elle avait eu lieu, cette rencontre aurait pu probablement changer le cours de l’histoire.(Raymond Aubrac, « Où la mémoire s’attarde »p.190)



Les conseillers communistes de la CALL se font entendre dans le débat d’orientation budgétaire

Bruno Troni

CALL –  Séance du Vendredi 07 Décembre 2012

Débat d’Orientation Budgétaire 2013  

Intervention Bruno TRONI

Après quelques mois de mandat et quelques mesurettes, nous avons du faire face à une très mauvaise surprise : l’adoption du traité européen négocié par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel. Un geste inouï qui enferme les budgets nationaux des Etats membres dans un carcan d’austérité et qui place les nations sous surveillance. Je reprendrais la phrase de notre collègue sénateur communiste Thierry Foucaud : « voilà qui laissera au Parlement, comme aux assemblées élues dans nos territoires, une seule liberté, celle de fixer les conditions d’administration de la purge ! ». Ce traité qui aura des impacts directs sur nos populations et qui aurait d’ailleurs bien mérité un référendum, se situe aux antipodes des espoirs qu’a suscités l’élection de François Hollande.

Rigueur donc à tous les étages sauf à celui du grand patronat. Si l’on a beaucoup entendu parlé des « pigebudget des communesons », ce sont surtout les rapaces qui se sont frotté les mains à la découverte du rapport Gallois dont les mesures ont eu un large écho à l’Elysée. Ce grand patronat, qui n’a de cesse depuis des décennies de dénoncer l’interventionnisme d’Etat, n’hésite pourtant pas à exiger de lui des mannes financières de plus en plus importantes qu’on lui accorde aujourd’hui encore au prétexte d’un « choc de compétitivité ». Ces mannes financières dont une grande partie finira dans le compte de grandes entreprises dans lesquelles le sort des actionnaires est bien plus enviable que celui des salariés, sont autant d’argent public qui ne pourra plus être injecté dans les services publics ou la solidarité nationale.

De loi de finances en loi de finances, les dotations de nos collectivités s’étiolent, l’espoir de mener des politiques de développement dignes de ce nom s’amenuisent et si l’on ajoute à cela le troisième acte de la décentralisation dont on craint qu’une fois encore il aboutisse à des transferts de charges mal compensés, il est peu de dire que le présent comme l’avenir de nos populations risquent de continuer à être mis à mal.

L’hiver vient de nous apporter ses premiers flocons et cette nuit encore des gens dormiront dehors. D’autres fixeront le plafond en se demandant s’ils feront partie de la charrette de licenciements prévue dans leur entreprise, je pense bien sûr aux Arcelor-Mittal mais j’ai aussi une pensée particulière pour les salariés de MSI ou de Durisotti dont la plupart vivent dans nos communes. Et alors que certaines familles éviteront de mettre le radiateur en marche pour ne pas avoir à trop subir le poids des augmentations incessantes du prix du gaz, uniquement justifiées par la sacro-sainte « libre concurrence », d’autres racleront leurs poches pour trouver l’argent nécessaire à l’achat d’une nouvelle paire de lunette pour l’un de leurs enfants tout simplement parce qu’ils ont du mettre un terme à leur mutuelle.

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J’entends parfois dire que pleurer dans son mouchoir ne sert à rien, qu’il faut être offensif, se battre.

Il nous faut en effet porter haut et fort nos revendications, et qui pourrait mieux les entendre qu’un gouvernement qui, il y a quelques mois, prônait le changement ?

Ce changement, les Français l’attendent, la population de notre agglomération l’attend et il nous faut exiger de l’Etat qu’il prenne ses responsabilités et respecte cette promesse.

Comment peut-on attendre de nos communes, de notre agglomération qu’elles s’engagent dans une transformation, un développement global, durable  du territoire si nous devons faire face aux désengagements de l’Etat dans le cadre sa politique nationale vis-à-vis des collectivités, des services publics et des dispositifs de solidarité.

Le contexte actuel nous pousse à être vigilants quant à nos dépenses. Dans Orientation budgétaires, il y a « orientation » et l’on ne peut s’orienter sans visibilité or certaines politiques communautaires, certaines participations en sont dépourvue.

Nous avons eu l’occasion d’insister à plusieurs reprises sur les demandes de participations en augmentation constante dans des structures telles l’EPCC, la plate-forme multimodale ou encore le syndicat mixte d’exploitation du stade couvert. Nous devons absolument maîtriser ces dépenses et fixer un plafond de participation non pas en pourcentage mais en euros. Cette assemblée ne doit en aucun cas être pieds et poings liés face aux demandes de ces structures.

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Manque de visibilité sur un dossier sensible : Adevia. Sensible parce que de la viabilité de cette SEM dépend la viabilité des emplois de ses salariés. Cette Communauté vient de décider d’injecter 3 millions d’euros dans cette société, 3 millions que nous ne reverrons probablement jamais et qui malheureusement risquent fort d’être insuffisants et ne serviront qu’à retarder de quelques mois une échéance malheureuse.

Manque de visibilité toujours concernant la nouvelle compétence sport, culture et numérique qui va engendrer des dépenses qu’à ce jour personne ne peut globalement chiffrer et qui risque fort de représenter un poids conséquent. J’aimerais sur ce point redire à quel point nous trouvons inconséquent la décision d’ajouter des compétences à toutes celles que la CALL possède déjà sans avoir mener, en commun, un minimum de débat et de réflexion sur la teneur de ces compétences. Lorsque, dans nos communes, nous souhaitons mettre un projet en œuvre, nous chiffrons d’abord ce qui nous amène parfois à engager le dossier ou à y renoncer.

Tram pneus 01Quant au fameux tramway sur rail dont il y aurait beaucoup à dire, j’oserai dire que l’on veut nous le vendre à tout prix et ce, même si le prix en question pour notre agglomération devrait être élevé dans la mesure où cette opération « pourrait générer d’importants travaux à la charge de l’instance intercommunale » pour les dévoiements de réseaux (environ 11 millions €).

Enfin, je voudrai revenir sur le Louvre Lens. Je l’ai dit tout à l’heure, l’Etat se doit de prendre ses responsabilités.  Pour ceux qui en douteraient encore, je tiens à souligner à quel point les élus communiste considèrent l’accès à la culture et la décentralisation culturelle comme étant d’une importance capitale pour le développement de l’individu.  Je rappellerais encore que nous n’avons jamais contesté l’intérêt de disposer, sur notre territoire, d’un outil comme Le Louvre. La seule chose qui soit en cause ici, c’est bel et bien l’aspect financier. Nous tenons donc à ce que notre instance interpelle fermement Madame Filippeti pour obtenir un engagement financier pérenne de l’Etat ce qui ne serait que justice pour un musée d’Etat.

La TEOM avait officiellement été instituée pour financer le service de collecte des déchets. On s’aperçoit qu’en réalité, elle sert à financer toutes ces décisions qui, si l’on n’y prend garde, finiront par amener la majorité qui a adopté cette taxe à vouloir l’augmenter. Des taxes en augmentation qui s’ajoutent à un pouvoir d’achat déjà en baisse, c’est moins de consommation, moins de demande, plus de pessimisme avec tous les effets pervers que cela provoque pour la vie économique mais aussi pour la vie sociale.

Les grands projets ne constituent pas les seuls défis que cette communauté doit relever, ils ne doivent donc pas concentrer tous nos efforts et une trop grande partie de nos finances. Il convient comme en toute chose d’être raisonnable, à défaut toutes ces grandes choses que la Call entreprend pour le développement du territoire pourraient bien, à terme, avoir l’effet inverse et mettre notre population en situation de payer les pots cassés de décisions peu opportunes.

 

CONFERENCE DE PRESSE (Extraits Article Voix du Nord)

Outre leur désaccord profond avec la politique gouvernementale et le traité européen, les élus communistes de la communauté d’agglomération Lens-Liévin (CALL) évoquaient hier matin leur position sur des sujets financiers bien plus locaux.

À l’approche du débat d’orientation budgétaire de la CALL, le groupe communiste s’apprête à distribuer à la population un livret reprenant ses quelques reproches au sujet de la gestion de l’agglomération, « trop centrée sur les deux grandes villes au détriment des trente-quatre autres ».

Les élus communistes tenaient également à dénoncer quelques dossiers qui révèlent, selon eux, la mauvaise gestion exécutive de l’agglomération. À commencer par le dossier du stade Bollaert. « Il est difficile de comprendre que le propriétaire ne mette pas d’argent pour sa rénovation et qu’on injecte finalement de l’argent public pour qu’une entreprise privée profite ensuite des bénéfices, relève Bruno Troni, maire de Billy-Montigny.

Il y a quelques mois, les élus communautaires avaient signé une avance de 20 millions remboursables ensuite par le propriétaire. Et lors du dernier conseil, on a trouvé une délibération sur la table sans aucune concertation entre les groupes politiques, transformant cette avance en subvention de 12 millions d’euros ! » Stade couvert régional, Adévia, participation de la CALL aux frais de fonctionnement de nombreuses structures, etc. Plusieurs sujets inquiètent le groupe communiste et républicain.

« On demande un développement plus harmonieux dans les 36 communes qui subissent autant que les autres les politiques gouvernementale et européenne, et qui ont autant de besoins. » C’est donc l’« attitude méprisante des partenaires exécutifs de l’agglo envers notre groupe » que les communistes dénonceront avant le vote du budget. •

TEXTE DE LA CONFÉRENCE DE PRESSE

 

BUDGET 2013 Les Elus Front De gauche veulent orienter le cap à gauche !

Après la tarification énergétique, les sénateurs communistes ont fait capoter le projet de programmation budgétaire. Pour enfin être écoutés ???

Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, et Éliane Assassi, présidente du groupe communiste au Sénat.

Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, et Éliane Assassi, présidente du groupe communiste au Sénat

Et de deux. Après le texte sur la tarification énergétique cher à Delphine Batho, les sénateurs communistes ont dit non à Pierre Moscovici et à son projet de loi de programmation des finances publiques pour les cinq ans à venir. Ce n’est probablement pas fini : les pistes envisagées pour tenter d’équilibrer les comptes de la Sécurité sociale ne semblent pas plus leur convenir. Les votes négatifs se succèdent donc, la droite en fait ses choux gras, et nombre d’observateurs ne retiennent qu’une chose : les élus PCF du Sénat unissent leurs voix à celles de l’UMP et des centristes.

« Des partenaires »

Une analyse superficielle qui fait hurler les responsables communistes, Éliane Assassi la première. La présidente du groupe PC au Sénat ne cesse, depuis des semaines, d’expliquer la position qu’elle a adoptée avec ses amis. À savoir demeurer fidèle aux aspirations de ceux qui ont porté la gauche au pouvoir. « La politique mise en œuvre n’est pas celle attendue par les Français. Les gens espéraient mieux », dit-elle, mettant l’accent sur le fait que les communistes ne sont pas écoutés par la majorité gouvernementale. « Mettons-nous autour d’une table, discutons, nous sommes des partenaires, nous devons être reconnus comme tels », plaide-t-elle.

Olivier Dartigolles, le porte-parole du PCF, est encore plus clair. « Quand ça ne va pas, nous ne disons pas un non buté, nous proposons toujours une amélioration du texte. En face, la réponse est toujours la même : impossible. Je prends l’exemple de la tarification de l’énergie. Sur la plupart des points, nous étions d’accord, mais pas question pour nous de mettre fin à la péréquation. Nous avons demandé de retravailler ce sujet avec les usagers, nous nous sommes heurtés à un refus. Toujours cette attitude dogmatique gouvernementale alors que, dans le même temps, une oreille attentive est tendue vers les lobbys patronaux. »

On comprend aisément, au fil de la discussion, que le seul et unique problème a trait à la politique mise en place. « Quand on est de gauche, on ne touche pas à la TVA alors que les revenus financiers  »pètent » les plafonds », poursuit Olivier Dartigolles, qui dit « toujours attendre une belle loi pouvant être un symbole en termes de justice sociale ». Et de rêver à un texte interdisant les licenciements boursiers.

« Des ayants droit »

« Qu’on ne vienne pas me dire que nous parions sur un échec du gouvernement de Jean-Marc Ayrault. Au contraire, nous aurions trop à craindre du retour d’une droite revancharde. Ce que j’attends, c’est que soit menée une politique pour laquelle nous avons voté. Que personne n’oublie que nous appartenons à la majorité ayant permis de dégager Sarkozy. Comme l’affirme Mélenchon, nous sommes des ayants droit ! »

S’il en est un que les bisbilles actuelles avec le Parti communiste n’étonnent pas, c’est bien le Landais Alain Vidalies, ministre des Relations avec le Parlement. « La position des élus PCF est respectable et cohérente, estime-t-il. Cohérente, parce que le PCF a refusé d’entrer au gouvernement. Si les mots ont un sens, cela signifie que ses élus ne sont pas membres de la majorité gouvernementale. Il ne doit pas y avoir de déshonneur à constater des divergences. Par contre, ce serait une faute de considérer que le PC est désormais dans l’opposition. Surtout pas d’amalgame entre eux et la droite ! » Alain Vidalies qui, hier soir, aux côtés du Premier ministre, a reçu une délégation de sénateurs communistes à Matignon. Une rencontre courtoise où chacun a défendu ses positions.