PÉTITION : Pour réussir le BHNS, il faut la gratuité des BUS !

BHNS : GAGNER LA GRATUITE

Depuis plusieurs mois déjà, nos rues sont envahies de travaux de toute part.
Le BHNS sera prochainement une réalité quotidienne pour chacun d’entre nous. Il remplace le projet de tramway voulu puis abandonné par les élus en raison de son coût.

Je signe la pétition ICI !

Pétition BHNSC’est quoi au juste le BHNS ?

En fait on change la flotte de bus….
Mais pas seulement puisque le BHNS représente le bus du futur. L’objectif, selon ses partisans, est de convaincre des milliers d’usagers de laisser la voiture pour prendre le bus.
Pas simple même si, sur des courts trajets il sera plus rapide de prendre le bus qui sera prioritaire partout.
Le remplacement des bus actuels va permettre de faire circuler des bus respectueux de l’environnement, silencieux et non polluants.
Si ça marche, on respirera mieux dans nos villes. C’est devenu une priorité.

Mais il y a un hic…

Eh oui, car après avoir dépensé 400 millions d’euros au minimum dans les travaux, le SMT 1 et la majorité des élus de la CALL refusent de mettre en place la gratuité totale du bus malgré les demandes répétées des élus communistes;

C’est idiot, de refuser de regarder la réalité en face : sans gratuité, l’avenir du fonctionnement du BHNS est compromis !

Les avantages de la gratuité…

  • Avec l’arrivée des BHNS en Artois Gohelle, augmenter fortement le nombre d’usagers des bus par la gratuité et par une amélioration de la trame des lignes complémentaires.
  • Partout où la gratuité a été mis en place, le nombre de voyageurs a été multiplié parfois par deux, trois ou quatre.
  • Plus besoin de distributeurs de titre de transport, plus de contrôle ni de fraude, de gestion des contraventions, ni d’abonnement. Donc des économies importantes très supérieures à ce que rapporte les tarifs actuels !
  • Moins de routes saturées de voiture et donc un air de meilleur qualité ( Le bassin lensois est l’un des plus pollué de France avant Paris). Moins d’accident et de tôles froissées !
  • Moins d’incivilité et de tensions dans les bus ( en baisse de 60% à Dunkerque avec seulement la gratuité du week end). Le bus gratuit permet, là où il est mis en place, de créer du lien social . J’peux lire mon journal, discuter avec mon voisin et téléphoner tranquillement sans risquer un PV!
  • Redistribuer du pouvoir d’achat et gommer les inégalités d’accès à l’emploi et aux loisirs. Le cout d’une voiture est estimé entre 3500€ et 6000€ par an ! Alors, qu’en vous en avez 2 ou 3 … par obligation ! Mais en même temps près d’un tiers des habitants du bassin n’a pas de véhicules motorisés !
  • Les bus gratuit c’est aussi travaillé aux connexions entre lignes de bus et gares SNCF, voir d’y monter son vélo pour assurer la fluidité des déplacements !
  • Le manque à gagner (s’il y en avait un) peut être largement financé par le versement transport des entreprises qui seront aussi les bénéficiaires d’une circulation plus fluide !
  • La gratuité c’est aussi un choc psychologique positif. L’objectif est bien, avant tout, de faire préférer aux habitants l’usage des bus, sinon tout ça ne servirait à rien !
  • D’ailleurs, en France, aucun des 27 groupements de communes ayant choisi la gratuité n’est revenu en arrière. C’est donc une question de volonté et de choix politique !

Le Sénateur PCF Eric Bocquet sur la fraude fiscale: Faisons sauter le « verrou de Bercy » et exigeons la justice fiscale !

Justice fiscale

Faisons sauter le « verrou de Bercy » et exigeons la justice fiscale !

Saviez-vous que la France est le seul pays au monde qui permet aux grands fraudeurs fiscaux d’échapper complètement à la justice, si le gouvernement le décide ?

C’est ce qu’on appelle le « verrou de Bercy » : un dispositif archaïque et scandaleux qui empêche la justice d’engager des poursuites pour fraude fiscale, car le ministère des Finances doit d’abord donner son feu vert.

Résultat : les grandes multinationales ne sont jamais ou très rarement poursuivies en justice et condamnées.

La bonne nouvelle est que nous avons aujourd’hui l’occasion unique de mettre fin à ce privilège digne de l’Ancien Régime. Une mission d’information vient d’être lancée à l’Assemblée nationale et les député.e.s que nous avons élu.e.s ont le pouvoir de « faire sauter » le bouclier judiciaire des fraudeurs du fisc. Mais face à l’immense pression des lobbys, ils ont besoin d’une forte mobilisation populaire pour y arriver.

Demandez aux député.e.s membres de la mission d’information de faire « sauter » le verrou de Bercy, en confiant aux juges et au Parquet les poursuites et la sanction de la fraude fiscale !

Ce droit de veto du ministère des Finances conduit à un nombre très faible de condamnations. Alors que nous sommes toutes et tous soumis à des obligations fiscales, les règles du jeu sont différentes pour les plus grands fraudeurs fiscaux  : sur les 50 000 redressements fiscaux chaque année en France, seuls 1000 sont poursuivis au pénal.

L’évasion et la fraude fiscale représentent pourtant 80 milliards d’euros de pertes par an pour le budget de l’Etat. C’est 15 fois « le trou de la sécu » et cela ruine nos hôpitaux, nos écoles et l’ensemble de nos services publics qui sont pourtant essentiels à notre société.

L’impunité doit cesser ! Tandis que des SDF sont aujourd’hui condamnés à de la prison ferme pour avoir volé des pâtes et du riz, les riches multinationales qui organisent le plus grand casse de tous les temps comme Apple et Google bénéficient elles d’un véritable passe-droit en ayant la possibilité d’éviter les tribunaux et de négocier tranquillement avec Bercy en cas de redressement fiscal.

Face aux scandales à répétition, une commission d’information dédiée à l’Assemblée nationale a aujourd’hui la responsabilité de statuer sur cette justice à deux vitesses, héritée d’un autre âge.

Nous n’avons jamais été aussi près de mettre un terme à ce scandale et faire avancer largement, en France, la bataille de la justice fiscale.

Exigez des membres de la mission d’information de l’Assemblée qu’ils mettent fin à la justice d’exception pour les multinationales et les grandes fortunes, en mettant fin au verrou fiscal !

Aidons aujourd’hui les député.e.s à rétablir la justice fiscale et à mettre fin au « verrou de Bercy » en traçant — grâce à votre action — le chemin d’une mobilisation victorieuse.

https://actions.sumofus.org/a/appelez-les-depute-e-s-a-faire-sauter-le-verrou-de-bercy-et-a-exiger-la-justice-fiscale?sp_ref=388474354.99.185442.f.596231.2&referring_akid=39131.0.l4f7iU&source=fb

Pétition »Touche pas à ma Caserne »

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CLIQUER SUR L’IMAGE POUR ACCÉDER à LA PÉTITION

Les Elus communistes de la CALL ont exprimé leur refus d’une telle décision à l’opposé du besoin de services publics utiles aux populations !

Une fois encore la politique d’austérité fait ici la démonstration de son inefficacité.

Bruno Troni Président de notre groupe et maire de Billy Montigny l’a réaffirmé avec fermeté auprès du Pt de la CALL

Ci-dessous Lettre adressée par Bruno Troni

Président du Groupe Communiste à la CALL

CIPPALCIPPAL bis

HOMMAGE à Fernand TUIL

HOMMAGE à Fernand TUIL

Co-président de l’Association des Villes Jumelées avec les Camps Palestiniens

Fernand Tuil Avion 01 2013

Fernand Tuil, Président de l’Association des Villes Jumelées avec les Camps Palestiniens, combattant pour la Paix avec Israël et contre l’apartheid du Peuple Palestinien était l’invité de la ville d’Avion pour la cérémonie des Vœux de la municipalité pour la population en Janvier 2013. Il vient de nous quitter ce Mardi 24 Décembre 2013 d’une longue et difficile maladie. Il proposa ce jour là que notre ville fasse citoyen d’honneur de la ville d’Avion Marwan Barghouti, emprisonné en Israël depuis 10 ans ce qui se réalisa par un conseil municipal extraordinaire le Samedi 2 Février 2013.

Son combat pour la Paix c’est aussi le notre ! Fernand Tuil, citoyen du Monde, de nationalité à la fois Française, Israélienne et Palestinienne, par son exemple, nous a transmis cette volonté de poursuivre le combat des justes pour les droits des peuples palestiniens et israéliens à vivre cote à cote dans la Paix dans 2 États ayant leurs pleins droits démocratiques !


Voici un extrait de son intervention à la cérémonie des vœux de la ville d’Avion  :
« En qualité d’invité d’honneur Monsieur Fernand Tuil, Président National de l’Association de Jumelages entre les camps de réfugiés Palestiniens et les villes Françaises (AJPF), a pris la parole. « …« Je veux vous parler de la lutte du peuple palestinien. Je voudrais remercier Jacques Robitail et Jean-Marc Tellier qui, il y a 10 ans, m’ont permis de les rencontrer et de prendre la décision de faire une coopération avec un camp de réfugiés palestiniens, au Liban, le camp de Bourj El Barajneh. Je tiens à dire qu’à l’époque de la seconde guerre mondiale, on donnait une décoration à ceux qui cachaient des juifs dans leurs caves ou chez eux. Et bien moi, Fernand Tuil, Palestinien de nationalité, les justes, ce sont eux deux aujourd’hui, ils méritent ce titre, parce que par leur courage politique ils ont osé dire oui. Nous n’oublions pas le peuple Palestinien qui est en train de vivre un désastre, un malheur, qui est en train d’être broyé, qui est en entrain aussi d’être déshumaniser. Grâce à des maires courageux comme le maire d’Avion, de Méricourt et d’autres, nous avons réussi à jumeler 75 villes françaises avec des camps Palestiniens… J’ai une demande particulière très importante à faire. Cette demande, je veux la faire à votre maire. Je veux lui demander s’il accepterait de nommer Marwan Barghouti, député Palestinien emprisonné, un député qui est pour la paix dans cette région du monde. Une vingtaine de villes ont décidé de le nommer citoyen d’honneur. Je demande officiellement à votre maire qu’il donne la citoyenneté d’honneur à Marwan Barghouti comme d’autres villes l’ont fait… Je vous dis de continuer à vous battre, de respecter le droit à la différence de chacun, c’est quelque chose qui va nous faire évoluer. Nous n’avons pas besoin de haine, nous avons besoin d’amour. Merci à vous… »
http://www.ville-avion.fr/La-ceremonie-des-voeux-a-la.html
http://www.ville-avion.fr/Le-depute-Marwan-Barghouti-a-ete.html

LES PREMIERES REACTIONS EN FRANCE CI-DESSOUS

http://www.humanite.fr/politique/fernand-tuil-nous-quittes-555965

Fernand Tuil Avion 01 2013 bisFernand TUIL au coté de Jean Marc TELLIER, Maire et Conseiller Général D’AVION

Lors du Conseil Municipal Extraordinaire votant à l’unanimité

Marwan Barghouti, Député Palestinien

Citoyen d’Honneur de la Ville d’Avion


http://www.ville-avion.fr/IMG/pdf/presentation.pdf


Délégation AJPF en Palestine-22 au 28 avril… par Educla2

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 Barghouti Présentation <===Cliquer ici

L’événement Facebook et Partagez : https://www.facebook.com/events/369125016518730/

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QUI EST MARWAN BARGHOUTI ?

Le monde qu’il découvre à sa naissance le révolte et il entre dès l’âge de 15 ans au Fatah. Il est emprisonné par les Israéliens en 1976 au cours d’une manifestation. À sa sortie d’incarcération, il entre à l’Université où il obtient une maîtrise en histoire, une autre en science politique et un diplôme de 3ème cycle en relations internationales.

Organisateur hors pair et homme de terrain très apprécié pour ses qualités d’orateur, il est l’un des principaux initiateurs de la 1ère Intifada en 1987, mais il est très vite arrêté par l’armée israélienne et expulsé en Jordanie. Il ne peut revenir d’exil qu’après la signature des accords d’Oslo en 1994. Il est élu au Conseil législatif de Palestine en 1996 où il défend la nécessité d’une paix avec Israël et devient secrétaire général du Fatah pour la Cisjordanie. Le 28 septembre 2000, la provocation d’Ariel Sharon sur l’esplanade des mosquées lance la 2ème Intifada.

Après une tentative d’assassinat de l’armée israélienne dont il faillit être victime, il est capturé par Israël le 15 avril 2002. Soutenant les attaques armées contre l’occupation israélienne, il rejette les attaques contre des civils sur le territoire d’Israël. Il est condamné le 20 mai puis le 6 juin 2004 à la réclusion à perpétuité et à 40 années d’emprisonnement.

Pour réaliser la paix, les Palestiniens ont besoin d’unité nationale, autant que les Israéliens ont besoin d’un consensus pour leur retrait. L’homme qui symbolise l’espoir d’unité chez les Palestiniens est Marwan Barghouti. Depuis sa prison, il lance un APPEL A L’ UNITÉ DES PALESTINIENS signé par des membres de chaque organisation palestinienne appelé « DOCUMENT DES PRISONNIERS »

Maître Gisèle Halimi, avocate de Marwan, voyant dans le prisonnier « Un symbole de la lutte contre l’occupation », elle l’a comparé comme Uvi Avnery, israélien pacifiste, à Nelson Mandela, « lui aussi emprisonné pour avoir lutté contre cette honte de l’humanité qu’était l’apartheid ».

« Je ne suis pas un terroriste, mais pas non plus un pacifiste. Je suis simplement un gars normal de la rue palestinienne défendant la cause que tout autre opprimé défend : le droit de m’aider en l’absence de toute aide venant d’ailleurs. »


36e congrès du PCF – Hael Al Fahoum… par CN-PCF

 

STEPHANE HESSEL EST INDIGNE PAR LA STRATÉGIE DES GOUVERNANTS ISRAÉLIENS !

JAURES AU PRESENT !!

Jean Léon Jaurès 0125 Juillet 1914 : à Vaise, l’ultime discours de Jaurès contre la guerre, cinq jours avant son assassinat
Publié le 25 juillet 2011

Cinq jours avant son assassinat, Jaurès vient à Lyon, le 25 Juillet 1914, aider Marius Moutet qui sollicite les électeurs de Vaise pour un mandat de député. Il vient donc le soutenir mais, dans son désarroi, notre tribun oublie cette tâche [1], pour crier le mélange de tristesse, d’angoisse et d’espérance qui l’étreint à la veille de la guerre : cette guerre qui se profile, et qui, il le sait, va écraser toute une jeunesse et avec elle une partie de l’espérance des peuples. Dans un souci pédagogique, Jean Jaurès expose à son auditoire certaines des causes du conflit mondial qui s’annonce, et l’engage à tout faire pour s’opposer à cette guerre. Cela va devenir un véritable texte de référence à contre-courant.
« Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage ! »
Voici donc le dernier discours de Jean Jaurès, et celui-ci fut prononcé dans une salle de Vaise pleine à craquer, salle au 51 de la rue de Bourgogne qui n’existe plus aujourd’hui ; il n’y a plus qu’une plaque pour le garder en mémoire.
Cinq jours après, Jaurès était assassiné au café du Croissant, à Paris. Trois jours plus tard, la guerre était déclarée… et les socialistes faisaient tout le contraire des propos qu’avait prônés Jaurès.
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« Citoyens,
Je veux vous dire ce soir que jamais nous n’avons été, que jamais depuis quarante ans l’Europe n’a été dans une situation plus menaçante et plus tragique que celle où nous sommes à l’heure où j’ai la responsabilité de vous adresser la parole.
Ah ! citoyens, je ne veux pas forcer les couleurs sombres du tableau, je ne veux pas dire que la rupture diplomatique dont nous avons eu la nouvelle il y a une demi-heure, entre l’Autriche et la Serbie, signifie nécessairement qu’une guerre entre l’Autriche et la Serbie va éclater et je ne dis pas que si la guerre éclate entre la Serbie et l’Autriche le conflit s’étendra nécessairement au reste de l’Europe, mais je dis que nous avons contre nous, contre la paix, contre la vie des hommes à l’heure actuelle, des chances terribles et contre lesquelles il faudra que les prolétaires de l’Europe tentent les efforts de solidarité suprême qu’ils pourront tenter.
Citoyens, la note que l’Autriche a adressée à la Serbie est pleine de menaces et si l’Autriche envahit le territoire slave, si les Germains, si la race germanique d’Autriche fait violence à ces Serbes qui sont une partie du monde slave et pour lesquels les slaves de Russie éprouvent une sympathie profonde, il y a à craindre et à prévoir que la Russie entrera dans le conflit, et si la Russie intervient pour défendre la Serbie, l’Autriche ayant devant elle deux adversaires, la Serbie et la Russie, invoquera le traité d’alliance qui l’unit à l’Allemagne et l’Allemagne fait savoir qu’elle se solidarisera avec l’Autriche. Et si le conflit ne restait pas entre l’Autriche et la Serbie, si la Russie s’en mêlait, l’Autriche verrait l’Allemagne prendre place sur les champs de bataille à ses côtés.
Mais alors, ce n’est plus seulement le traité d’alliance entre l’Autriche et l’Allemagne qui entre en jeu, c’est le traité secret mais dont on connaît les clauses essentielles, qui lie la Russie et la France et la Russie dira à la France : « J’ai contre moi deux adversaires, l’Allemagne et l’Autriche, j’ai le droit d’invoquer le traité qui nous lie, il faut que la France vienne prendre place à mes côtés. » A l’heure actuelle, nous sommes peut-être à la veille du jour où l’Autriche va se jeter sur les Serbes et alors l’Autriche et l’Allemagne se jetant sur les Serbes et les Russes, c’est l’Europe en feu, c’est le monde en feu.
Dans une heure aussi grave, aussi pleine de périls pour nous tous, pour toutes les patries, je ne veux pas m’attarder à chercher longuement les responsabilités. Nous avons les nôtres, Moutet l’a dit et j’atteste devant l’Histoire que nous les avions prévues, que nous les avions annoncées ; lorsque nous avons dit que pénétrer par la force, par les armes au Maroc, c’était ouvrir l’ère des ambitions, des convoitises et des conflits, on nous a dénoncés comme de mauvais Français et c’est nous qui avions le souci de la France.
Voilà, hélas ! notre part de responsabilités. Et elle se précise, si vous voulez bien songer que c’est la question de la Bosnie-Herzégovine qui est l’occasion de la lutte entre l’Autriche et la Serbie et que nous, Français, quand l’Autriche annexait la Bosnie-Herzégovine, nous n’avions pas le droit ni le moyen de lui opposer la moindre remontrance, parce que nous étions engagés au Maroc et que nous avions besoin de nous faire pardonner notre propre péché en pardonnant les péchés des autres.
Et alors notre ministre des Affaires étrangères disait à l’Autriche : « Nous vous passons la Bosnie-Herzégovine, a condition que vous nous passiez le Maroc » et nous promenions nos offres de pénitence de puissance en puissance, de nation en nation, et nous disions à l’Italie : « Tu peux aller en Tripolitaine, puisque je suis au Maroc, tu peux voler à l’autre bout de la rue, puisque moi j’ai volé à l’extrémité. »
Chaque peuple paraît à travers les rues de l’Europe avec sa petite torche à la main et maintenant voilà l’incendie. Eh bien ! citoyens, nous avons notre part de responsabilité, mais elle ne cache pas la responsabilité des autres et nous avons le droit et le devoir de dénoncer, d’une part, la sournoiserie et la brutalité de la diplomatie allemande, et, d’autre part, la duplicité de la diplomatie russe. Les Russes qui vont peut-être prendre parti pour les Serbes contre l’Autriche et qui vont dire : « Mon cœur de grand peuple slave ne supporte pas qu’on fasse violence au petit peuple slave de Serbie. » Oui, mais qui est-ce qui a frappé la Serbie au cœur ? Quand la Russie est intervenue dans les Balkans, en 1877, et quand elle a créé une Bulgarie, soi-disant indépendante, avec la pensée de mettre la main sur elle, elle a dit à l’Autriche : « Laisse-moi faire et je te confierai l’administration de la Bosnie-Herzégovine. » L’administration, vous comprenez ce que cela veut dire, entre diplomates, et du jour où l’Autriche-Hongrie a reçu l’ordre d’administrer la Bosnie-Herzégovine, elle n’a eu qu’une pensée, c’est de l’administrer au mieux de ses intérêts.
Dans l’entrevue que le ministre des Affaires étrangères russe a eu avec le ministre des Affaires étrangères de l’Autriche, la Russie a dit à l’Autriche : « Je t’autoriserai à annexer la Bosnie-Herzégovine à condition que tu me permettes d’établir un débouché sur la mer Noire, à proximité de Constantinople. » M. d’Ærenthal a fait un signe que la Russie a interprété comme un oui, et elle a autorisé l’Autriche à prendre la Bosnie-Herzégovine, puis quand la Bosnie-Herzégovine est entrée dans les poches de l’Autriche, elle a dit à l’Autriche : « C’est mon tour pour la mer Noire. » – « Quoi ? Qu’est-ce que je vous ai dit ? Rien du tout ! », et depuis c’est la brouille avec la Russie et l’Autriche, entre M. Iswolsky, ministre des Affaires étrangères de la Russie, et M. d’Ærenthal, ministre des Affaires étrangères de l’Autriche ; mais la Russie avait été la complice de l’Autriche pour livrer les Slaves de Bosnie-Herzégovine à l’Autriche-Hongrie et pour blesser au cœur les Slaves de Serbie. C’est ce qui l’engage dans les voies où elle est maintenant.
Si depuis trente ans, si depuis que l’Autriche a l’administration de la Bosnie-Herzégovine, elle avait fait du bien à ces peuples, il n’y aurait pas aujourd’hui de difficultés en Europe ; mais la cléricale Autriche tyrannisait la Bosnie-Herzégovine ; elle a voulu la convertir par force au catholicisme ; en la persécutant dans ses croyances, elle a soulevé le mécontentement de ces peuples.
La politique coloniale de la France, la politique sournoise de la Russie et la volonté brutale de l’Autriche ont contribué à créer l’état de choses horrible où nous sommes. L’Europe se débat comme dans un cauchemar.
Eh bien ! citoyens, dans l’obscurité qui nous environne, dans l’incertitude profonde où nous sommes de ce que sera demain, je ne veux prononcer aucune parole téméraire, j’espère encore malgré tout qu’en raison même de l’énormité du désastre dont nous sommes menacés, à la dernière minute, les gouvernements se ressaisiront et que nous n’aurons pas à frémir d’horreur à la pensée du cataclysme qu’entraînerait aujourd’hui pour les hommes une guerre européenne.
Vous avez vu la guerre des Balkans ; une armée presque entière a succombé soit sur le champ de bataille, soit dans les lits d’hôpitaux, une armée est partie à un chiffre de trois cent mille hommes, elle laisse dans la terre des champs de bataille, dans les fossés des chemins ou dans les lits d’hôpitaux infectés par le typhus cent mille hommes sur trois cent mille.
Songez à ce que serait le désastre pour l’Europe : ce ne serait plus, comme dans les Balkans, une armée de trois cent mille hommes, mais quatre, cinq et six armées de deux millions d’hommes. Quel massacre, quelles ruines, quelle barbarie ! Et voilà pourquoi, quand la nuée de l’orage est déjà sur nous, voilà pourquoi je veux espérer encore que le crime ne sera pas consommé.
Citoyens, si la tempête éclatait, tous, nous socialistes, nous aurons le souci de nous sauver le plus tôt possible du crime que les dirigeants auront commis et en attendant, s’il nous reste quelque chose, s’il nous reste quelques heures, nous redoublerons d’efforts pour prévenir la catastrophe. Déjà, dans le Vorwaerts, nos camarades socialistes d’Allemagne s’élèvent avec indignation contre la note de l’Autriche et je crois que notre bureau socialiste international est convoqué.
Quoi qu’il en soit, citoyens, et je dis ces choses avec une sorte de désespoir, il n’y a plus, au moment où nous sommes menacés de meurtre et, de sauvagerie, qu’une chance pour le maintien de la paix et le salut de la civilisation, c’est que le prolétariat rassemble toutes ses forces qui comptent un grand nombre de frères, Français, Anglais, Allemands, Italiens, Russes et que nous demandions à ces milliers d’hommes de s’unir pour que le battement unanime de leurs cœurs écarte l’horrible cauchemar.
J’aurais honte de moi-même, citoyens, s’il y avait parmi vous un seul qui puisse croire que je cherche à tourner au profit d’une victoire électorale, si précieuse qu’elle puisse être, le drame des événements. Mais j’ai le droit de vous dire que c’est notre devoir à nous, à vous tous, de ne pas négliger une seule occasion de montrer que vous êtes avec ce parti socialiste international qui représente à cette heure, sous l’orage, la seule promesse d’une possibilité de paix ou d’un rétablissement de la paix. »
Jean Jaurès
discours prononcé à Lyon-Vaise le 25 Juillet 1914
P.-S.
Jaurès a dit aussi : « Nous ne sortirons de l’iniquité qu’en sortant du capitalisme ! »
Plus d’indications sur la vie de Jean Jaurès
Paroles de « Jaurès » de Jacques Brel
Notes
[1] Peut-être que ce n’est pas un oubli, on ne le saura jamais…
En tout cas Jaurès et Moutet ne devaient pas avoir les mêmes idées sur la guerre.
En effet, c’est sur ordre du socialiste Marius Moutet, ministre des colonies du cabinet Ramadier, que des renforts de l’armée sont envoyés à Madagascar le 31 mars 1947 (jusqu’à 30.000 hommes) pour une opération punitive qui a fait plus de 300.000 morts !
Au cri de « mort aux cafards », des milliers de civils sont abattus ou massacrés à la baïonnette par l’armée française. La « pacification » de Madagascar est le grand oublié des massacres racistes coloniaux de l’après-guerre, la France y testant de nouvelles armes et sa stratégie anti-insurrectionnelle. La répression, visant à éliminer tout particulièrement les cadres malgaches, est féroce : exécutions sommaires, villages incendiés, suspects lâchés vivants d’un avion en vol sur leur village… Cette guerre, la famine et les épidémies dans les camps feront plus de 300.000 morts (contrairement aux chiffres, qui ne prennent pas tout en compte, dont on a parlés, lors de la visite de Chirac le 21 juillet 2005 à Madagascar).
C’est encore Marius Moutet, qui, envoyé à Hanoï par Léon Blum, le 2 janvier 1947, contrairement à sa mission, a refusé de rencontrer Hô Chi Minh, cédant à la pression de l’amiral d’Argenlieu, alors que venaient de s’ouvrir les hostilités de cette « sale guerre d’Indochine » appuyée par de Gaulle. Si elle avait eu lieu, cette rencontre aurait pu probablement changer le cours de l’histoire.(Raymond Aubrac, « Où la mémoire s’attarde »p.190)