La rémunération des grands patrons du CAC 40 continue de s’envoler jusqu’à des cimes indécentes. Selon une étude publiée ce mardi, ils sont même 14 PDG de grands groupes français (3 de plus qu’en 2010) à avoir touché au moins 4, 6 millions d’euros en 2011.
Le classement de ces grands fortunés, selon l’étude du cabinet Proxinvest,
- Maurice Lévy de Publicis, qui « est exceptionnellement en tête avec le versement anticipé de ses bonus différés qui portent à 19,6 M€ sa rémunération totale après 6,2M€ en 2010″
- Carlos Ghosn (Renault – 13,3 M€ après 9,7M€, +38%), celui-là même qui tente d’arracher des accords de compétitivité dans ses usines pour baisser le coût des salaires, « dont la rémunération chez Nissan demeure mal définie »
- Bernard Charlès (Dassault Systèmes – avec 10,9 M€ après 9,5M€, +15%)
- Bernard Arnault (LVMH –10,8 M€ après 9,7M€, +11%), candidat à l’exil fiscal en Belgique
- Jean-Paul Agon (L’Oréal) – 7,7 M€ après 10,7M€, -28%)
- Christopher Viehbacher (Sanofi-Aventis – 7,1M€ après 6,1M€, +17%), dont l’entreprise dégraisse allégrement en France pour améliorer ses dividendes
- Frank Riboud (Danone – 6,1 M€ après 5.9 M€, +3%)
- Daniel Julien (Teleperformance – 5,6 M€ après 3,2 M€, +76%)
- Denis Kessler ( SCOR 5,5 M€ après 4,2 M€, +20% ), le chantre des valeurs du patronat au MEDEF
- Olivier Piou (Gemalto – 5,5 M€, +103%)
- Gerard Mestrallet (GDF-Suez 4,8 M€, +44%) dont le groupe n’en finit pas de demander des augmnetations du tarif du gaz
- Jean-Pascal Tricoire (Schneider Electric- 4,7M€, +12% )
- Thierry Pilenko (Technip – 4,6 M€, +7%)
- Henri de Castries (AXA – 4,6 M€, -7%).
Dans certains cas, ces chiffres sont bien plus élevés. L’étude de Proxinvest n’inclut en effet pas toutes le sources de revenus, comme le « complément de retraite sur-complémentaire dont bénéficient certains dirigeants ». Elle porte sur le salaire fixe, les bonus, les actions gratuites, les options et les indemnités de départ versés au dirigeant.
-17% pour le CAC 40
Loïc Dessaint, directeur associé du cabinet spécialisée dans la gouvernance des entreprises, se demande bien pourquoi. « L’indice CAC 40 a pourtant sur la même période perdu 17% de sa valeur », relève-t-il à l’AFP. « La politique de rémunération des grandes sociétés françaises manque de transparence et est beaucoup trop court-termiste. Il faut absolument étudier la performance d’un dirigeant sur au moins trois années pleines », note Proxinvest.